Chouettecoop, une coopérative d’insertion pour revaloriser les livres et le réemploi

Chouettecoop, coopérative d’insertion, collecte sur toute la Bretagne et remet des livres de seconde main en circulation.

Détails du projet

  • Structure porteuse : Benjamin Duquenne
  • Nature de l'initiative : Démarche individuelle (entreprise ...)
  • Localisation : ZA du Braigno 3 route de Vannes 56700 KERVIGNAC
  • Date de début : février 2010

Piliers de l‘économie circulaire

  • Allongement de la durée d'usage
  • Consommation responsable
  • Approvisionnement durable
  • Economie de fonctionnalité
  • Ecologie industrielle et territoriale
  • Recyclage
  • Eco-conception
Description

Chouettecoop, anciennement Book Hémisphères, est une coopérative d’insertion dédiée au réemploi de livres dont le directeur et fondateur, Benjamin Duquenne, est engagé sur le sujet depuis plus de 20 ans. Le projet est né de l’envie de valoriser les livres après leur vente et de rendre la culture accessible à tous. Structure d’insertion, elle a accompagné plus de 100 personnes au retour à l’emploi et a remis en circulation près de 8 millions de livres. 

 Chouettecoop a 250 points de collecte en Bretagne, dans des médiathèques par exemple, en partenariat avec des villes et des communautés de commune. Elle récupère aussi le « désherbage » : Dans une bibliothèque, le désherbage est l'opération qui consiste à éliminer et à renouveler des collections. Elle récupère également des livres auprès d'associations et de ressourceries avec une collecte en camion. Chouettecoop réalise la vente des livres en ligne principalement et possède aussi 3 points de ventes physique.

Ainsi, ce sont 100 000 livres par mois qui sont collectés avec un taux de valorisation de 45% soit 45000 livres remis en circulation tous les mois. Il faut savoir que des organisations comme Emmaüs n’atteignent qu’un taux de 5 à 10%. C’est cet argument qui a amené Rennes à choisir de travailler avec Chouettecoop.

Ce taux peut être atteint parce que la coopérative ne fait pas d’écrémage à l’entrée et récupère absolument tous types de livres. En 20 ans d’expérience, elle a pu voir que tout se vend. De plus, elle ne prend pas que des livres avec codes-barres contrairement aux concurrents. Ce qui est retiré, ce sont les livres trop abimés, obsolètes (revues) et les trop grandes séries (seulement un ou deux exemplaires sont gardés).  

Les livres qui ne peuvent pas être remis en circulation sont envoyés en recyclage avec le partenaire ENCORE qui produit du papier consommable en local dans le grand Ouest. Le rachat se fait à la tonne pour des montants faibles mais garantit une très bonne traçabilité.

Chouettecoop a récemment ouvert une ressourcerie à Merlevenez. La volonté de créer celle-ci est venu de plusieurs facteurs. C’est d’abord la sur-concurrence au niveau du réemploi des livres et l’opportunité d’un appel à projet local, en 2022, qui a amené Chouettecoop à se diversifier. La coopérative a les compétences pour organiser le réemploi des produits présents dans une ressourcerie et la collectivité avait l’exigence de travailler avec une entreprise d’insertion permettant ainsi le déploiement de cette nouvelle activité. 

L’apport des objets se fait par les particuliers et en partenariat avec la déchetterie. La coopérative est aussi en train de déployer des collectes par camion. 

Résultats qualitatifs et chiffres clés

Chouettecoop a permis la valorisation de 8 millions de livres soit la remise en circulation de 45 000 livres par mois, le retour à l’emploi de plus de 100 personnes et est aujourd’hui une entreprise exemplaire sur les nouveaux modèles de gouvernance avec son organisation en SCIC. 

Historique et perspectives de l’initiative

Historique

Book Hémisphères, précurseur de Chouettecoop, a été créé il y a 15 ans. Les premières étapes ont été de démarcher les villes et villages pour mettre en place des points de collecte. Au bout de 6 ans, ce sont les collectivités qui ont commencé à solliciter la structure pour bénéficier de ses services

Date-clefs 

2011 : Création du projet 

2010 : Création de Book Hémisphères (association) 

2018 : Passage en SCIC 

2022 : Ouverture de la ressourcerie et création de Chouettecoop 

Perspectives 

Augmenter les espaces de vente

Les espaces de vente actuels sont insuffisants. Chouettecoop cherche à les développer en sollicitant les agglomérations pour avoir différents espaces de vente gratuit.

Augmenter les lieux de collecte

Les prochaines étapes de développement vont être de placer des boites en métal, type Le Relais pour les vêtements, pour récupérer plus de livre à même la rue. 

Aussi, les partenariats avec les métropoles vont être développés pour centraliser les flux et optimiser les transports. 

 

Facteurs d'accélération et freins

Freins 

Des problèmes d’époque

Il y a 20 ans, le réemploi n’existait pas et entrainait donc beaucoup moins d’engouement qu’aujourd’hui. Ce projet novateur rencontrait donc des freins à l’achat de produit d’occasion. 

Aujourd’hui la vente se fait essentiellement par internet ce qui a aussi été une difficulté au démarrage de l’activité.

Sur-concurrence 

La coopérative est aujourd’hui obligée de s’associer à des tiers pour garder une rentabilité. Ces nouveaux partenariats permettent la mutualisation de la collecte et de l’expédition de colis par exemple. Chouettecoop réalise la récupération d’autres produits en fonction des demandes et de l’optimisation du remplissage des camions.

Si au début, le fondateur était pionnier sur le livre d’occasion, aujourd’hui ces pratiques se sont démocratisées et de nombreux concurrents sont apparus. Ceux-ci posent de réels problématiques d’équilibre du modèle économique en tirant les prix vers le bas. Pour être rentable, Chouettecoop a besoin de vendre ces livres entre 3 et 4 euros, là où les nouveaux acteurs réalisent une revente à 1 ou 2 euros.

Des grands groupes dédiés au réemploi de livres sont arrivés sur le marché (souvent en mode start-up et sans modèle social engagé). Ils ont des équipes commerciales qui démarchent les associations en proposant un modèle avec un retour sur gain de saisie. Ils démarchent même des associations qui travaille déjà avec Chouettecoop ce qui amène à une concurrence littérale. 

Facteurs d’accélération 

Des valeurs fortes

Une des forces et marque de fabrique de la coopérative est la gestion désintéressée de l’activité. De plus, la structure n’a pas de velléité à se développer au national mais bien de renforcer son réseau local en Bretagne. 

Chouettecoop tient particulièrement aux valeurs de collaboration et de coopération. C’est pourquoi, ils ont choisi le modèle de Société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) qui possède une assemblée générale qui élit le directeur et un conseil d’administration qui valide les orientations.  Ce modèle implique que les bénéfices générés soient gardés dans le capital de l’entreprise et d’avoir un collège de salariés au sein de la gouvernance. Ce choix a été fait afin de faire évoluer la perception de l’entreprise et apporter une pierre de plus au changement. 

Domaines d’activités

  • Commerce
  • Culture

Ressources

  • Papier
Mise en oeuvre

Moyens techniques et méthodologies

  • 3600 m2 répartir sur 3 bâtiments 
  • 4 camions 
  • Pôle de saisie, de collecte, de tri, de préparation de commande et de vente 
  • 3 espaces de vente 
  • 2 boutiques spécialisées, une à Carhaix, une au siège et une à la ressourcerie 

 

Le financement du projet

La coopérative s’est toujours développée en autonomie avec les moyens du moment et sur leurs ressources propres. Le mobilier nécessaire au travail a été récupéré, les camions ont été prêtés au démarrage et le lieu de stockage s’est agrandit au fur-et-à-mesure des années. 

La coopérative a quand même sollicité des subventions ponctuelles notamment pour l’espace de stockage à Carhaix par exemple.

Pour la recyclerie : levée de fonds réalisée auprès de Fédéral Finance, filiale du CMB Arkéa

Moyens humains

L’objectif de Chouettecoop est l’insertion par l’emploi. Les activités sont donc développées au maximum en interne tout comme les formations sur les différents postes. Comme dans les autres structures d’insertion, le but est de former les employés à leur futur métier afin qu’ils intègrent une entreprise classique. Tous les postes sont testés, du tri à la remise en circulation, et les employés peuvent se spécialiser ou avoir une activité un peu plus polyvalente. La structure accueille de 8 à 10 personnes pour des cycles de 8 à 14 mois.

Aujourd’hui, sur l’équipe de 35 salariés, c’est 15 personnes en insertion et 20 permanents dont principalement des encadrants ainsi que des postes administratifs et de direction : directeur global, directeur de production, conseiller en insertion professionnelle et communication. 

Financeurs

  • France Active

  • DEETS

  • Région Bretagne

  • FAPE Engie
  • Subvention


  • FAPE Engie
  • Subvention


  • FAPE Engie
  • Subvention


  • Carsat
  • Subvention

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Benjamin Duquenne

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