Association Les Îles du Ponant, Expérimenter la création d’une nouvelle filière verre à partir de Co produits

Une collaboration multi-acteurs pour créer un verre à partir de co-produit représentatives du territoire.

Détails du projet

  • Structure porteuse : Association SAFIP
  • Nature de l'initiative : Démarche multi acteurs (collective ...)
  • Localisation : Porte Oceane, 17 Rue du Danemark, 56400 Auray
  • Date de début : janvier 2019

Piliers de l‘économie circulaire

  • Allongement de la durée d'usage
  • Consommation responsable
  • Economie de fonctionnalité
  • Ecologie industrielle et territoriale
  • Recyclage
  • Eco-conception
  • Approvisionnement durable
Description

Savoir-faire des îles du Ponant

L'Association Les Îles du Ponant, créée en 2019, réunit plus de 90 entrepreneurs résidents permanents et 10 collectivités sur les îles de la Manche à l’ile d'Aix (étendue sur 4 régions).

Ces professionnels, issus d'une variété de secteurs tels que l'artisanat, la production, la restauration mettent en avant leurs savoir-faire pour générer des emplois durables et maintenir une vie animée sur les îles. Cette association trouve son origine dans un programme de recherche conjoint mené par l'Université de Bretagne Ouest et Les Îles du Ponant, démontrant ainsi son engagement envers le développement et la pérennité des communautés insulaires.

Les deux activités de l'association sont :

1) Le développement de la marque “Savoir-faire des îles du Ponant”

2) L’appui à la création, au développement et à la reprise d’entreprises sur les îles du Ponant, grâce à des partenariats avec les structures socio-économiques régionales d’accompagnement et du financement et les réseaux professionnels


Expérimentation et création d’une filière Verre à partir de coproduits

Le projet, né à la suite du colloque Îles 2019 à Ouessant, vise à créer un verre unique représentant les quinze îles du Ponant, tout en mettant en avant leurs spécificités. Il est le fruit d'un atelier collaboratif animé par Julien Masson et Lucile Viaud avec des étudiants de l'EESAB de Brest, explorant les dimensions du design et de l'artisanat insulaires. Lucile Viaud, artiste-chercheuse spécialisée dans le "design halieutique", a été inspirée par ce séjour à Ouessant pour développer l'idée d'un "Verre des îles du Ponant", fabriqué à partir de coproduits locaux.

Le projet se base sur une recherche approfondie de l'histoire, du patrimoine, et des savoir-faire insulaires, tout en explorant les liens entre les îles et le continent, ainsi que les relations inter-îles passées et futures.

Le processus de création d’une nouvelle filière du verre produit à partir de co-produit implique une collaboration étroite et multi-partie prenantes, dans le respect des principes de l'économie circulaire. Il vise à développer l'activité économique locale, à valoriser l'art et l'artisanat, tout en préservant les ressources et paysages de ces différentes îles. En adoptant une approche "low-tech", le projet prévoit également la conception d'un outil de production adapté aux ressources et compétences locales, du ramassage des matières premières à la transformation finale en verre.

 

Résultats qualitatifs et chiffres clés

Objectifs Économiques :

•    Expérimentation et développement d'une nouvelle filière.
•    Stimuler l'économie locale : Créer une nouvelle matière à partir de coproduits pour encourager le développement économique des îles (hors tourisme)


Objectifs Environnementaux :
•    Identifier les flux inter-îles
•    Établir des partenariats avec des compagnies maritimes pour des traversées neutres en carbone, avec une volonté initiale de traversées à la voile (malheureusement impossible).


Objectifs transversaux :
•    Ancrer le projet dans la vie locale : Éviter une consommation de territoire superficielle en s'enracinant dans l'histoire et la vie des habitants.
•    Préserver les ressources des îles : Minimiser l'utilisation des ressources insulaires par le biais de nouvelles filières à partir de co-produits.
•    Favoriser la créativité locale : Permettre aux artisans locaux de développer de nouvelles offres en utilisant la nouvelle matière développée, avec une production prévue pour mi-octobre après un financement participatif sous forme de précommande.

 

Historique et perspectives de l’initiative

Historique du projet en plusieurs étapes :

Phase de recherche et d’expérimentation
-     Terrain n°1 :  Le travail de terrain essentiel pour le projet : visite de 15 îles (2 jours/île) pour rencontrer SAFIP et ses adhérents, comprendre les flux. Objectif : récolter les premiers échantillons de matières.
-    Gisements :  Quantification des gisements, la détermination de leur éventuelle saisonnalité, et la définition de la logistique du projet, y compris la méthode d'approvisionnement et la validation des partenariats verriers.
-    Laboratoire :  À l'Institut des Sciences Chimiques de Rennes, résidence de Lucile Viaud, l'étape de laboratoire commence par la caractérisation des matières récoltées donnant lieu à des hypothèses de formulations ensuite testées à la fusion (100g en four électrique) pour élaborer le Verre des îles du Ponant.
-    Terrain n°2 : Une seconde phase de terrain est nécessaire pour effectuer les rencontres complémentaires qui découlent de la première cession et approfondir les échanges.
-    Validation de la recette et échantillonnage :  La piste dégagée est testée en grande quantité dans un creuset de 8 kg (four à essai), suivi d'un test de soufflage, dernière étape avant la production. Les premiers kilos de verre ainsi obtenus permettent la réalisation d'échantillons pour explorer les possibilités de mise en forme. Ces échantillons sont caractérisés pour fournir une pré-fiche d'identité du verre, incluant des propriétés telles que la température de transition vitreuse et le coefficient de dilatation. Le premier verre des îles du Ponant est fabriqué à partir de divers matériaux, dont du sable d'excavation, des filtres de plongée, et des cendres de fumaisons de poissons.

Élaboration de l’outil low-tech : four
-    Approche, usage, savoir-faire et low technologie : Le partenariat avec les écoles EESAB et ENIB débute en 2022 pour questionner la démarche de production à travers le prisme low-tech.
-    Application et réalisation de l’outil de production : Élaboration d'une V1 de l'outil de production (four) basée sur l'existant pour la partie thermique, suivie d'une amélioration à long terme. La conception du four mobile sur-mesure dédié à la production commence avec une étude basée sur l'énergie la plus plausible, avec un four mobile d'environ 50 kg pour des déplacements sur différents sites, ateliers et démonstrations, incluant des îles sans verrerie. La fabrication du four s'est déroulée avec la participation d'étudiants en stage à l'EESAB de Brest pendant l'été 2022.
-    Workshop/Test : Un workshop essentiel pour expérimenter le nouveau verre et se familiariser avec l'outil, ouvert aux artisans et au public. Il facilite la rencontre avec les îliens, la sensibilisation, le suivi du projet, et implique des étudiants dans la conception des premiers objets pour une exposition itinérante et une campagne de financement participatif.


Création d’une filière artisanale

-    Étude de faisabilité :  Lucile Viaud et l'association Savoir-Faire des Îles du Ponant ont collaboré pour créer une filière artisanale autonome pour le Verre des Îles Ponant, avec l'aide d'une avocate spécialisée. Un contrat a été signé, stipulant que Lucile Viaud ne cèdera pas la recette, restant l'auteure, et collaborera au développement de projets avec les entreprises intéressées pour promouvoir le label Savoir-faire des Îles du Ponant et stimuler l'activité économique sur les îles.
-    Modèle économique : Lucile Viaud et l'association Savoir-Faire des Îles du Ponant ont collaboré pour définir le modèle économique du Verre des Îles Ponant. Fondé sur les valeurs communes d'Économie Sociale et Solidaire, le modèle promeut le partage, la redistribution de la valeur, l'économie des ressources des îles, et vise un impact environnemental neutre, notamment en matière d'eau, d'énergie et de déchets.
-    Flux Logistiques : Les flux seront pensés en collaboration avec les collectivités, les professionnels insulaires et les compagnies de délégation de service public (DSP). L’objectif sera d’adapter le projet aux flux existants avant d’en créer de nouveaux.
-    Financement participatif :  En raison du caractère unique et novateur du projet, une étude de marché traditionnelle serait difficile. Pour tester le marché avant la première production, un financement participatif est lancé sur la plateforme kisskissbankbank en juin 2023. Ce financement, a permis de comprendre la réception du produit, de valider son coût, d'obtenir des avis clients et de communiquer.
-    Première production : Phase de production, prévue pour automne 2023, des pièces précommandées par les verreries insulaires à partir du stock de verre constitué lors de la phase de recherche.

Itinérance et médiation

-    La phase d'itinérance et de médiation du projet s'articule autour de plusieurs éléments clés. Tout d'abord, elle comprend la conception et la logistique d'une exposition itinérante, planifiée en fonction d'événements clés sur les îles et en collaboration avec d'autres projets culturels. Cette exposition, intégrée au programme pédagogique de l'EESAB, est lancée avec une pré-exposition à Rennes en 2022, suivie d'une double programmation à l'Opéra de Rennes et au Diapason en 2022-2023, ainsi qu'une pré-exposition à la gare maritime de Quiberon en mars-avril 2023. L'itinérance officielle a débuté le 30 juin 2023 à Houat, se déplaçant ensuite vers différents lieux prédéfinis. La phase inclut également l'édition spécifique du projet, une observation ethnologique, la collecte de données, et la médiation lors d'événements spécifiques de l'exposition. En outre, elle englobe l'organisation et la participation à des conférences, tables rondes, et éventuellement des publications scientifiques. L'objectif global est de partager les résultats du projet de manière accessible et éducative, tout en favorisant l'engagement du public.


Perspectives  

Exploration pour élargir le projet à d’autres matières, notamment le domaine de l'émail naturel sur céramique.

“L'objectif de l'association est de prendre en charge les phases de recherche et d'expérimentation de manière autonome, sans dépendre de subventions. Nous attendons avec impatience la première production dans deux mois, espérant ainsi générer des demandes supplémentaires, telles que la création de fèves pour les galettes des rois ou l'intégration de boutons dans des vêtements textiles. Idéalement, nous souhaitons que le four puisse être déplacé d'île en île pour accompagner les productions, bien que cela puisse présenter des défis logistiques. Malgré quelques imprévus, notamment liés au poids et à la réparation du four, nous sommes globalement satisfaits du suivi de nos prévisions. Les artisans verriers montrent un réel intérêt pour le projet, reconnaissant que le verre naturel nécessite une approche différente de celle du verre standard, impliquant un temps d'apprivoisement essentiel.” Charlotte Courant, Association SAFIP

 

Facteurs d'accélération et freins

Facteurs d’accélérations :
•    Mobilisation étendue des acteurs : La capacité à rassembler un large éventail d'acteurs autour du projet ainsi que la collaboration avec divers intervenants a contribué à enrichir et diversifier les perspectives.
•    Confiance des verriers envers l'artiste Lucile Viot : La relation de confiance établie avec l'artiste Lucile Viot a grandement accéléré le processus. La reconnaissance de son expertise et de sa crédibilité auprès des verriers a facilité l'acceptation du projet.
•    Caution scientifique et artistique des laboratoires : L'appui des laboratoires, tant sur le plan scientifique qu'artistique, a constitué un pilier fondamental. Cette caution a apporté des éléments concrets et solides, renforçant la crédibilité du projet et facilitant son avancement.
•    Ambition dès le début du projet : Voir “grand” dès le début a joué un rôle clé. La volonté d'entreprendre quelque chose d'ambitieux a motivé la mobilisation des acteurs et a permis d'insuffler une énergie dynamique au projet.
•    Fédération de personnes clés : La réussite à fédérer des personnes clés dès le début du projet. La collaboration avec des individus influents a favorisé une mise en œuvre efficace et rapide des différentes phases du projet.
Freins :
•    Limitations des traversées bas carbones : Les défis majeurs ont été rencontrés lors des traversées, notamment dans la recherche de solutions de transport plus respectueuses de l'environnement.
•    Contraintes liées au four mobile : Les ambitions d'avoir un four mobile ont rencontré des limites pratiques, mettant en évidence des défis à surmonter pour assurer la mobilité souhaitée. De plus, l'autonomie énergétique du four reste à optimiser, une perspective prévue pour la phase 2 de recherche.

 

Domaines d’activités

  • Artisanat
  • Commerce
  • Culture

Ressources

  • Verre
Mise en oeuvre

Partenaires

  • Atelier Lucile Viaud

  • SAFIP

  • ÉCOLE EUROPÉENNE SUPÉRIEURE D’ART DE BRETAGNE (EESAB)

  • ÉCOLE NATIONALE DES INGÉNIEURS DE BREST (ENIB)

  • LE LOW-TECH LAB
  • PARTAGE SES RECHERCHES ET RESSOURCES POUR LA CONCEPTION DES PROPOSITIONS DU PILOTE


  • INSTITUT DES SCIENCES CHIMIQUES DE RENNES, UMR CNRS UNIVERSITÉ DE RENNES1

Moyens techniques et méthodologies

•    Diagnostic territorial pour identifier les flux de matières et coproduits
•    Four mobile (mutualisation) et économe en énergie (-30%)

 

Moyens humains

Consolidation des emplois de l’association SAFIP,
Création d’un emploi sur l’association médiation culturelle

 

Financeurs

  • La Région Bretagne et l’ADEME
  • AAP économie circulaire financement de la partie R&D, expérimentation et communication


  • Département Morbihan
  • financement de l’exposition pour l’itinérance


  • FonFondation Daniel et Nina carasso
  • financement du court métrage et des médiations culturelles


  • Fondation Grand Ouest

  • Fondation Cointreau
  • faisabilité outils


  • Compagnie maritime

  • Label Unesco

  • Entreprises diverses

Financement

Coût du projet : 180 000 euros AAP Financement participatif
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Auteur de la page

Laurine Camboly

Modérateur

Oriane Marignier